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Egoistement votre

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11 juin 2007

Au secours, pardon

Il y a certains auteurs, je ne réfléchis pas avant d'acheter leur livre. Jeudi dernier, je marchais et je vois en librairie le nouveau Beigbeder, alors je prends mes 20 derniers euros au fond de ma poche et l'achète illico presto.
Windows on the World, m'avait ébloui, savant mélange d'autofiction et de fiction, benne analyse des temps modernes, audance quant au choix du thème. L'Egoïste Romantique, pour l'avoir lu, et relu des dizaines de fois, m'a fasciné, où je retrouvais pas mal d'auteurs qui me tiennent à coeur, de Jules Renard à Bret Easton Ellis.
Au secours pardon, est la suite de 99 francs, et sa promo pour le livre est de ne pas en faire, soit.
Il s'agit donc d'un ton nouveau, puisque c'est une confession religieuse, à un pope, en Russie, et le style de l'oralité est pour le moins respecté, avec toujours ces trouvailles aphoristiques qui ravissent jusqu'à ses détracteurs. Confession religieuse, tiens tiens. Dieu fait son apparition dans les oeuvres de notre dandy pour une des premières fois, mais l'on retrouve une grande partie de ses thèmes de prédilection, et c'est là où le bas blesse : les milliardaires, les amours gâchés, les larmes, l'amour impossible, l'alcool (en Russie, c'est normal me direz vous) L'influence de Fitzgerald se fait encore plus sentir que dans ses derniers opus. Les passages autobiographiques (avec Gabriel Marcel ou alors les soirées du père) sont émouvantes, mais à la lecture, on retrouve de nombreux thèmes, et ce sont ceux de Houellebecq. Mondialisation de la pédophilie, misère sexuelle occidentale, disparition de l' " amour"...ça ne vous évoque rien? Qui plus est, il se laisse aller de temps à autre à l'écriture de quelques quatrains, comme Houellebecq, dans La Possibilité d'une île.
On retrouve donc beaucoup trop de choses pour que cela fasse du neuf. Même ses citations, de films, de livres, ou de musique, tendent à noyer finalement la narration. Il y a de très belles pages, d'ailleurs, peut-être qu'une des seules forces du livre est de se tenir grâce à son style, peut-être exauce-t-il le rêve de Flaubert, un livre sur rien. Car les personnages ne sont pas analysés, à part le "je" du narrateur, mais beaucoup trop semblable sur le plan autobiographique à Beigebder himself, l'intrigue est un peu à la va-vite.
Lorsqu'on ouvre un livre, il y a des horizons d'attente. En voyant la couverture, une beauté slave le visage encadré par de la fourrure, je me disais tiens, moi qui referme pendant quelques instant Guerre et Paix de Tolstoï je ne serais peut-être pas dépaysé. Ce n'est donc pas un roman russe, si tant est qu'il existe une définition de celui-ci, c'est à dire un roman où l'analyse psychologique, le tout porté par des phrases amples offre un vertige grand comme la Sibérie, ce n'est pas un roman sur la Russie -heureusement d'ailleurs- c'est encore un roman sur sa vie, à lui, Frédéric, car Octave lui ressemble beaucoup trop pour n'être qu'un personnage romanesque, il ne s'en cache d'ailleurs pas.

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10 juin 2007

Boulevard de l'ennui

J'étais bien conscient d'assister à une 'farce', car c'étaient les mêmes mots que Tarantino himself employait à Cannes pour parler de son nouveau film, Boulevard de la mort. Inconditionnel de Pulp Fiction, et de Kill Bill (mais déjà un peu moins du deuxième volume), c'est donc tout naturellement que je me suis rué dans une salle obscure, presque prêt à livrer une critique de toute façon positive, car quand c'est Tarantino, c'est bien.
Alors on sourit au premier tiers, car voir Kurt Russel (New York 1997 qui s'en souvient?!) est toujours un grand moment, et il y a évidemment un grand clin d'oeil adressé à l'ensemble de sa carrière en série B. D'ailleurs, cette "farce" est un hommage à ces films.
Le premier tiers, donc. Ca parle beaucoup, avec quelques répliques qui font mouche. Les plans sont beaux, très beaux, comme d'habitude chez notre serviteur. Au bout d'une vingtaine de minutes, on a enfin un peu de gore, du moins du repoussant. Ensuite, c'est simple, ça parle, ça blablate. Et j'ai fini par décrocher, car quand je regarde un film et que je ne cesse de tourner la tête un peu partout c'est que ce qu'il y a sur la toile ne me captive pas. La fameuse course poursuite a enfin lieu, mais là encore, sans très grande surprise. Même les BO du film ne sont pas marquantes.
Finalement, goût très amer au sortir de la salle, qui s'est vidée peu à peu de ses convives au fil des minutes.
S'il s'agissait d'une farce, alors oui, il s'agit bien d'une bonne blague! Mais une blague où on ne rigole pas et pendant laquelle ça traîne, mais alors ça traîne en longueur, et bien même si c'est Tarantino, on a envie de filer en douce et de trouver quelque chose d'autre à faire après histoire de rattraper la qualité de la soirée passée. Car on ne comprend même pas pourquoi le brave Kurt veut tuer ces demoiselles. D'ailleurs, pendant toute la séance, je me disais, non, c'est Tarantino, à la fin tout va s'éclaircir, avec des flashbacks, des bains de sang, on va tout piger, ça va être complexe, mais on va piger. Puis rien. Après l'ennui, rien. Rien.

9 juin 2007

Dernière reformatation

Les autres blogs (politickos, mediatickos, artistickos) ont été supprimés, juste parce que c'était bien plus simple de regrouper sur le même blog diverses catégories (voir à gauche)...

9 juin 2007

Pour un texte brut

Quoi de plus important lors d'une lecture, que le ton du texte? Rien, absolument rien, car toute critique, toute étude sémiologique ou stylistique part de lui, et à un niveau "inférieur", nos impressions en découlent toutes.
De mémoire, il y a eu - voilà quelques longues décennies déjà, grâce à Barthes, je crois - des livres, des "classiques", édités sans notes, sans préface, avec le texte, et rien que le texte.
Les éditions classiques ont une importance, mais j'ai toujours été contrarié de devoir dévier les yeux quelques instants de la ligne que j'allais finir pour aller voir la définition de tel ou tel terme tombé en désuétude. Un texte brut, vierge de tous commentaires, voilà l'horizon d'une vraie lecture, avec un lecteur libre, libre de suivre une phrase des yeux, se la récitant presque à lui-même, sans petits astérisques qui viennent couper cet élan formidable qu'est l'acte de lecture.
A cet égard, les livres de marc lévy auront bonne fortune. Utilisant un lexique de collégien et une intertextualité  èvangélique, il ne fait nul doute qu'aucune note ni préface ne viendra contrarier ses lecteurs, si tant est qu'une lecture est envisageable pour ce genre de textes.

9 juin 2007

La tragédie de Patrick Sébastien

Je vais en étonner plus d'un, mais là je n'ai pas envie de taper sur celui (et ça ne surprend personne) que je considère comme l'apôtre télévisuel de la connerie. En effet, vous avez peut-être vu samedi dans "On est pas couché" un écrivain parlant un peu bizarrement, rigide, austère, le crâne rasé, hochant de la tête au moindre compliment sur son livre, se montrant plus pugnace à l'égard de toute critique (le fameux "c'est pas de la littérature").
J'ouvre le journal ce matin, grande surprise, en fait c'était Patrick Sébastien qui pour une fois était bien déguisé. Son excuse? "Chercher une légitimité", car les "critiques littéraires" s'en seraient (logiquement) donné à coeur joie. Il ya donc bien quelque chose de tragique là dedans. Etre emblématique de la beaufitude, à la coupe mochement péroxidée, balançant de son haleine anisée des chansons à mi-chemin entre Lagaf et Bigard, ce bonhomme ( non pas en mousse) se retrouve coincé, réalisant brusquement qu'être écrivain ne s'improvise pas, mais aussi que, maintenant, tout acte d'écriture est obligé de passer par la médiatisation pour "toucher" le plus grand nombre. Alors je l'imagine assis à son bureau se disant "Oh oh c'est génial! J'vais écrire un thriller car finalement ça me chatouille depuis une paye", pour se raviser, remettre le capuchon sur son stylo bic tout neuf pour continuer de se concentrer sur son prochain hit...
Ce coup (marketing?) met en avant une chose (et peu importe de la qualité du livre, car en 2007 visiblement c'est secondaire) tous, écrivains, critiques, politiques, animateur-beauf-écrivain-improvisé, ont cet impératif, tragique -oui, encore du tragique-, de devoir se trouver une légitimité qui passe par un changement d'opinion (un article élogieux sur un livre qu'on a pas aimé mais bon vu qu'il est écrit par un pote...), ou alors un silence sur certaines  idées (qui pourrait faire fuir un éléctorat), et...s'inventer un personnage pour renier toute la connerie que le précédent a engendrée...

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9 juin 2007

Musset, le faux procès

Le grand défaut pour un écrivain, c'est d'avoir un pan de son oeuvre considéré supérieur à l'autre; c'est le cas de Musset, dont on ne parle presque plus aujourd'hui. En effet, son oeuvre théâtrale (Les caprices de Marianne, Lorenzaccio...) est passée à la postérité, plus ou moins d'ailleurs, quant à son oeuvre poétique et romanesque (Les Nuits, Namouna, Rolla, La Confession d'un enfant du siècle) elle est méconnue, et très peu lue. On le considère emphatique, voire guindé, larmoyant, préférant l'outrance pathétique à la sincérité poétique, niais. D'ailleurs, convenons que plusieurs de ses vers prêtent le flanc à ce genre de critique, les larmes sont omniprésentes, du moins autant que l'évocation des peines du coeur et des déceptions causées en partie par la fameuse Georges Sand...
Dans Rolla, il y a ce vers fameux : "Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux", lui qui n'est pas né quand "Ce siècle avait deux ans", c'est à dire comme Victor Hugo, envers qui il a une attitude oedipienne, faite d'envie, évidemment, mais encore plus de complexe...en témoigne ses petites piques lancées ici et là dans son oeuvre. Là est donc son problème, il arrive après Lamartine, déjà dépassé, après Vigny, et pendant un siècle porté à bous de bras par le souffle hugolien...alors presque logiquement, la "postérité" en a retenu un épigone, un versificateur un peu gauche, en témoigne les attaques incessantes de Baudelaire à son égard.
"Qu'importe le flacon pourvu qu'on aie l'ivresse"? Et oui, la poétique de Musset pourrait se résumer dans ce vers, il y a chez lui l'espoir déroutant et en même temps une passion des profondeurs ("Quels monstres effrayants, quels difforme reptiles / Labourent donc les mers sous les pieds des nageurs, / Pour qu'on trouve toujours les vagues si tranquilles, / Et la pâleur des morts sur le front des plongeurs?", beaucoup d'audace, la marque d'une débauche flagrante, bref, le récit d'un itinéraire poétique qui a marqué Rimbaud lors de sa toute jeunesse. Rimbaud tiens. On le sait chez lui "Je est un autre", pas chez Musset. Lui, a construit la fameuse métaphore du Pélican, qui lorsqu'il n'a plus rien a donner à manger à ses petits leur donne son coeur, mais aussi la figure du poète blasé, un rien dandy, posant avec la plume sous l'oeil consolateur de la muse, provocateur, acerbe, complètement immature ("Mes premiers vers sont d'un enfant, / Les seconds d'un adolescent / Les derniers à peine d'un homme").
Musset a existé, avec éclat, et son oeuvre doit pouvoir encore briller au XXIe siècle, car sans lui, Apollinaire ou même Aragon n'aurait peut être pas écrit aussi bien, et Baudelaire, même s'il le haïssait, n'aurait peut être pas défini sa poétique de la même manière.
Citoyen Alfred de Musset, vous êtes innocent.

9 juin 2007

Démobilisation?

Dernier coup d'oeil aux sondages pour les législatives:


Droite : 45.5%
PS/PC/Verts: 36.5%
MoDem: 8%
FN : 5%
Extrême gauche: 2.5%

Cela pourrait d'ailleurs être à quelques dixièmes près le résultat officiel. Saute donc clairement aux yeux la nécessité de voter pour ces législatives pour créer un contre poids à cette UMP hégémonique. Car à bien y regarder, si l'on ajoute les scores de l'extrême gauche à ceux du MoDem puis ensuite à la triade PS/PC/Verts, on arrive à quelques coudées du score de l'UMP. La dynamique lancée par Bayrou est un peu retombée, hélas, car dans l'hémicycle son fameux slogan aurait pris tout son sens et se serait révélé au combien utile, que ce soit dans le refus de la simple opposition stérile ou dans la refondation d'un vrai "grand" parti partant du centre jusqu'aux ruines du PC. Mais là encore, la maladresse de la dame de Melle se fait sentir. Pourquoi avoir organisé cette parodie de débat pendant l'entre-deux tours, pour laisser tomber ensuite? Pour paraphraser DSK, le PS a donc plus besoin d'une "refondation" que d'une "rénovation", pour une vraie gauche débarassée de ses oripeaux guesdistes et surannés tournée vers la voie du modernisme, mais aussi sans approximation, sans révolution culturelle, sans proposition forte, c'est à dire sans Ségolène Royal.

9 juin 2007

Le blues de la gauche

Le sentiment de gueule de bois perdure et semble ne pas vouloir quitter les limbes de ma pensée. J’étais utopiste dans ma verte jeunesse, donc communiste (du moins, c’était mon raisonnement), dévorant tout de Marx à Trotski, puis je suis passé au PS, où j’ai toujours voté jusqu’alors. Je suis passé du rock and roll au jazz un peu caviar et chaloupé d’une philosophie bien pensante considérant le progrès économique indissociable du progrès social (l’art du raccourci). Puis, depuis quelques années déjà, la sociale démocratie, expression un peu fourre-tout, qui chatouille l’oreille et l’esprit, évoquant tour à tour le socialisme, la justice, la démocratie, le peuple, qui grâce ou à cause de ses origines (Engels, l’Internationale, mêmes si ses références ont été complètement reniées par la suite, et surtout Keynes), répond en échos, peut-être à mes préoccupations de jeunesse, mais aussi et surtout à ma conviction la plus forte, que le libéralisme est une nécessité sans toutefois négliger le rôle d’un état fort, garant de la protection sociale (et la législation des drogues douces !).

En France, c’est DSK, l’incarnation de l’aile droite du PS ou de la gauche du centre c’est selon, qui en porte le flambeau. Mon Dieu, pourvu que le PS adopte rapidement cette vision, au lieu de se vider lamentablement de sa substance, disant un jour que Bayrou est pire que Sarkozy pour organiser une mascarade de débat ensuite, pourvu que le PS renvoie la dame de Melle et son télevangélisme organiser ses structures pour raccompagner les femmes à leur domicile après concertation des partenaires sociaux. Le PS a le blues, et c’est immanquable, après une véritable défaite d’idées qui fût celle du 22 mai. Sarkozy propose des lois, qui sont loin d’être toutes mauvaises, et son ouverture sur la gauche montre bien l’échec de la diabolisation du personnage. Les électeurs, comme moi, réclamant une gauche résolument moderne, attendent de vraies propositions, et non de simples contestations à la limite de la lâcheté et de la mauvaise foi.

9 juin 2007

Rebelote et coup de poker

Juppé, Alliot-Marie, Bachelot, Borloo...on prend les mêmes et on recommence, voilà pourquoi je n'avais pas donné mon vote à Sarkozy. Mais une seule chose le différencie de son prédécesseur: sa débauche d'activité, relayée par ses équipes de communication (trop?).
Mais tout cela fait quand même moins marrer que ce qui se passe au PS. Volonté de s'allier avec le PC pour les législatives alors qu'il y'a même pas un mois Ségolène débauchait les électeurs centristes (alors qu'il y'a deux mois elle disait que Bayrou c'était pire que Sarkozy), combines et magouilles personnelles et narcissiques substituées au véritable débat d'idées, fiel craché sur ceux qui mettent leur savoir-faire au service de la France. Séquelles d'un campagne ratée donc, Ségolène ayant fait la légendaire connerie de ne pas rassembler son propre camp, et cet émiettement n'est pas prêt d'en finir. Son prétendu faux procès d'incompétence est tout à fait légitime: de la bravitude à la volonté de renverser le gouvernement des talibans il n'y a qu'un pas...
Il y aura cette vague UMP pour les législatives si aucune idée n'est avancée, c'est immanquable (Sarkozy a gagné cette élection en ayant imposé tous les thèmes de la campagne), j'en veux pour preuve l'échec total de cette diabolisation de SArkozy...
Toutefois, je ne pense pas que cette ouverture soit un "coup", au contraire, je pense que c'est fait en sorte que si le gouvernement échoue, Sarko dira "Je n'y pouvais rien, on était tous rassemblé", entre deux footings. Croisons les doigts donc pour que ce coup de poker ne soit pas un bluff, à condition que la gauche soit en mesure de relancer...

9 juin 2007

La vague des bleus

Pas besoin d'en faire des tonnes. L'UMP va tout remporter aux législatives, car si la France a choisi de tout karcheriser, elle n'aura pas changé d'avis en un mois de temps.
Bayrou a lancé cette semaine son nouveau parti, le Mouvement Démocrate, belle aubaine, à l'heure où tous ses fidèles ont rallié Nicolas.
Le 'PS' continue de se tirer Allègre-ment dans les jambes, plus personne n'est foutu d'en faire quelque chose, mais s'il vous plaît, le socialisme est une trop belle idée pour la laisser entre les mains de Ségolène (qui pour se charger de lui dire qu'elle a tout fait capoter, car visiblement elle ne se rend compte de rien?)

Jeudi. AG à la Sorbonne de jeunes plein de sébum, gueulant à tout va un amour de la démocratie qui serait l'antonyme de Sarkozy. Les pauvres, à peine s'ils réalisent qu'ils auraient mieux fait d'exister avant son élection.
Pour une fois je n'ai pas gardé mes quolibets pour moi mais pour les micros de France Inter, parce que tant de clichés et de généralités malsaines m'écoeurent. En plus, je les connais ces névrosés de la pensée 68, un blocage de la fac leur assurerait de ne pas passer les examens qu'ils n'obtiendraient pas...

Bonne semaine politique à tous, ça ira peut être mieux d'ici là

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