Pour un texte brut
Quoi de plus important lors d'une lecture, que le ton du
texte? Rien, absolument rien, car toute critique, toute étude
sémiologique ou stylistique part de lui, et à un niveau
"inférieur", nos impressions en découlent toutes.
De
mémoire, il y a eu - voilà quelques longues
décennies déjà, grâce à Barthes, je
crois - des livres, des "classiques", édités sans notes,
sans préface, avec le texte, et rien que le texte.
Les
éditions classiques ont une importance, mais j'ai toujours
été contrarié de devoir dévier les yeux
quelques instants de la ligne que j'allais finir pour aller voir la
définition de tel ou tel terme tombé en
désuétude. Un texte brut, vierge de tous commentaires,
voilà l'horizon d'une vraie lecture, avec un lecteur libre,
libre de suivre une phrase des yeux, se la récitant presque
à lui-même, sans petits astérisques qui viennent
couper cet élan formidable qu'est l'acte de lecture.
A
cet égard, les livres de marc lévy auront bonne fortune.
Utilisant un lexique de collégien et une
intertextualité èvangélique, il ne fait nul
doute qu'aucune note ni préface ne viendra contrarier ses
lecteurs, si tant est qu'une lecture est envisageable pour ce genre de textes.